La productivité du travail est un paramètre important pour la prévision de finances publiques. Au moment de l’examen du projet de loi de finances, elle permet de déduire de la prévision de croissance du PIB celle de l’emploi, et entre donc dans le calcul de la masse salariale, elle-même déterminant majeur des recettes fiscales et des cotisations de sécurité sociale. De plus, au moment de l’examen du programme de stabilité ou de la loi de programmation des finances publiques, la productivité du travail est un déterminant du PIB potentiel, avec le volume de travail potentiel.
La note montre que la productivité du travail se situait fin 2021 environ 1,5 point en dessous de sa trajectoire tendancielle d’avant-crise, après prise en compte de deux facteurs temporaires qui ont affecté la mesure de la productivité durant la crise, le recours à l’activité partielle et les changements de composition sectorielle de l’économie.
La difficulté à retracer les causes de cette perte de productivité conduit à examiner plusieurs scénarios en sortie de crise, en fonction de l’explication qui peut lui être donnée. Le scénario qui ressort comme le plus raisonnable en prévision est celui d’une perte pérenne en niveau de productivité, par rapport à une trajectoire de productivité avant-crise suivant une croissance de 1 % par an. La temporalité de la convergence de la productivité vers sa nouvelle tendance est incertaine, les données conjoncturelles les plus récentes laissent penser que la perte se serait accentuée début 2022.