Le Haut Conseil des finances publiques a adopté, le 13 avril 2018, un avis relatif aux prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité pour les années 2018 à 2022.
Pour l’année 2018, le Haut Conseil estime que les enchaînements décrits dans le scénario macroéconomique du programme de stabilité pour la France sont plausibles tout comme les prévisions d’emploi, de masse salariale et d’inflation. Il considère que la prévision de croissance du Gouvernement de 2,0 % est réaliste.
Le Haut Conseil juge que les estimations de l’écart de production retenues par le Gouvernement pour 2017 et 2018 sont acceptables.
Il souligne cependant que l’incertitude entourant les estimations des écarts de production est importante et que celle-ci n’est pas levée par l’analyse des indicateurs de conjoncture et de prix qui sont en relation avec le cycle économique. En effet, si les taux d’utilisation des capacités de production et les difficultés de recrutement s’établissent début 2018 nettement au-dessus de leur moyenne de long terme, l’inflation sous-jacente reste encore très basse et ne témoigne pas de signes de tensions.
S’agissant de la croissance potentielle, le Haut Conseil renouvelle son appréciation de septembre dernier. Il considère que les hypothèses retenues par le Gouvernement sur la période 2018-2022 constituent une base raisonnable pour asseoir une programmation des finances publiques à moyen terme.
Le Haut Conseil observe que dans la plupart des prévisions disponibles, la croissance atteindrait son niveau le plus élevé en 2017 ou 2018 et connaîtrait en 2019 un infléchissement légèrement plus prononcé que dans la prévision du Gouvernement. Le Haut Conseil estime toutefois que la prévision de croissance du Gouvernement pour 2019, proche du consensus, est atteignable.
Pour les années suivantes, le Haut Conseil considère que le scénario retenu d’une croissance effective demeurant continûment supérieure à la croissance potentielle jusqu’en 2022 est optimiste, compte tenu notamment des hypothèses retenues en matière de hausse des taux d’intérêt et de consolidation des finances publiques.
Le Haut Conseil relève que le scénario de croissance du Gouvernement conduit à un solde des administrations publiques positif en fin de période et à une trajectoire de dette publique favorable. Il souligne que ce scénario de finances publiques repose sur une trajectoire de croissance optimiste.
Il note que le solde structurel, qui n’est pas affecté par les hypothèses de croissance effective, demeurerait négatif sur toute la période, tout en s’améliorant sensiblement.
Il rappelle qu’en tout état de cause, la réalisation de ce scénario de finances publiques nécessite un strict respect des engagements de maîtrise de la dépense publique.