Avis relatif aux prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité pour les années 2021 à 2027

Le Haut Conseil des finances publiques a adopté, le 12 avril 2021, un avis relatif aux prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité pour les années 2021 à 2027.

Synthèse de l'avis

Le Haut Conseil considère que la prévision de croissance pour 2021 du programme de stabilité est cohérente avec le scénario sanitaire retenu, reposant sur une levée progressive à partir de mai 2021 des restrictions pesant sur les activités et les déplacements. Le scénario reste toutefois entaché d’incertitudes liées à l’évolution de la situation sanitaire.

Le Haut Conseil estime que les hypothèses de croissance potentielle et d’écart de production retenues par le Gouvernement pour 2021 et 2022 sont plausibles. En revanche, il considère que l’hypothèse du Gouvernement selon laquelle la croissance potentielle reviendrait à son niveau d’avant-crise à partir de 2023 est optimiste alors que les risques autour de cette prévision paraissent globalement plutôt orientés à la baisse. 

Le Haut Conseil relève que les prévisions de croissance conduisent à une fermeture de l’écart de production en 2024, puis au maintien d’un écart de production nul au-delà. Une telle évolution est entourée d’aléas importants. Par rapport au scénario du programme de stabilité, la trajectoire effective de croissance pourrait être freinée par la hausse des taux d’intérêt et un soutien moins fort du commerce extérieur. En sens inverse, elle pourrait être soutenue par la mobilisation de l’épargne accumulée pendant la crise sanitaire. Par ailleurs, le Haut Conseil note que le programme de stabilité table sur une hausse progressive de l’inflation, qui est incertaine au regard du scénario d’activité.

Le Haut Conseil relève que, selon la prévision du programme de stabilité, le ratio de dette publique augmenterait de 20 points de PIB entre 2019 et 2021, pour atteindre près de 118 points de PIB, et qu’il resterait jusqu’en 2027 proche de ce niveau très élevé. 

Il relève aussi que la réalisation de cette trajectoire suppose la matérialisation d’un scénario de croissance et d’inflation que le Haut Conseil juge relativement favorable. Elle suppose aussi la poursuite dans la durée d’un ajustement structurel au moins égal à celui inscrit, mais non documenté encore, dans le programme de stabilité.