Une inflation plus forte est réputée réduire le poids de la dette publique, parce qu’elle augmente le dénominateur du ratio de dette publique rapportée au PIB en valeur et facilite ainsi le remboursement de la dette héritée du passé. Pourtant, l’impact n’est pas toujours favorable, comme l’illustre le cas de l’année 2022.
Au-delà d’un effet « mécanique » favorable, l’impact d’une inflation plus élevée sur le ratio de dette publique est ambigu. La trajectoire de la dette publique dépend de l’importance de l’ajustement des taux d’intérêt et du solde primaire à la hausse de l’inflation.
À moyen terme, l’impact d’une inflation plus forte sur le ratio de dette publique sera positif ou négatif selon que les taux d’intérêt augmentent plus ou moins que l’inflation, via l’ajustement de la politique monétaire et l’évolution des primes de risque.
Même à court terme, l’impact n’est pas nécessairement favorable, comme l’illustre le cas de l’année 2022. Plusieurs facteurs doivent en effet être pris en compte : l’impact « mécanique » est positif, certes, mais il est finalement assez limité en 2022, compte tenu notamment du caractère largement importé de l’inflation actuelle ; les mesures de soutien mises en œuvre par le Gouvernement vont creuser le déficit public, tout comme l’alourdissement de la charge d’intérêts ; enfin, la perte de croissance associée à des prix et des taux d’intérêt plus élevés aura également un effet défavorable sur les finances publiques.
Au total, une fois pris en compte l’ensemble des impacts de l’inflation sur la dette publique, il ressort que le surcroît d’inflation enregistré depuis la LFI pour 2022 pousserait à la hausse, et non à la baisse, le ratio de dette publique, de l’ordre de 1,2 point de PIB en 2022.